Newsletter du 15 avril 2024
Aujourd’hui, un tour de l’actualité du jour et du week-end ainsi qu’une édition spéciale sur l’attaque de l’Iran contre Israël.
ÉTATS-UNIS
Le procès de l’ancien président des États-Unis Donald Trump dans l’affaire Stormy Daniels s’est ouvert aujourd’hui dans un tribunal de New York, aux États-Unis. Il est accusé d’avoir fait maquiller sous forme de frais juridiques pour sa campagne présidentielle de 2016 un paiement destiné à s’assurer que cette ancienne actrice pornographique ne raconte pas qu’elle avait eu une relation sexuelle avec lui. Il s’agit du premier procès pénal d’un ancien président des États-Unis.
SOUDAN
Le Soudan vit actuellement « la plus grande crise de déplacement au monde », a déclaré aujourd’hui Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, à l’occasion d’une réunion internationale humanitaire à Paris. Depuis un an, ce pays d’Afrique de l’Est est en proie à de violents combats entre les forces armées soudanaises et un groupe paramilitaire. « 18 millions de personnes risquent la famine », a complété Josep Borrell, soit 40 % de la population.
JEUX OLYMPIQUES
À 100 jours des JO, Emmanuel Macron a esquissé ce matin la possibilité que la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, le 26 juillet, soit « limitée au Trocadéro » ou se tienne au Stade de France en cas de menace terroriste, et non sur la Seine comme prévu. Les forces de l’ordre seront « mobilisées à un niveau absolument exceptionnel », a ajouté le président de la République.
ÉLECTIONS EUROPÉENNES
Le temps de parole des candidats aux élections européennes dans les médias audiovisuels est décompté à partir d’aujourd’hui par l’Arcom, l’autorité publique française de régulation de l’audiovisuel. Jusqu’au vendredi 7 juin minuit, les médias devront veiller au partage équitable du temps de parole entre les différents candidats et leurs soutiens. Les critères d’équité définis par l’Arcom s’appuient sur les résultats des élections européennes de 2019, les sondages d’opinion et la « capacité des listes à animer la campagne ».
COVID-19
Les personnes âgées de plus de 80 ans, les résidents en Ehpad ainsi que les patients immunodéprimés peuvent recevoir une nouvelle injection de vaccin contre le Covid-19 depuis aujourd’hui, conformément aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS), une autorité publique indépendante. La campagne de vaccination s’étend jusqu’au dimanche 16 juin, avec une extension possible au 15 juillet « si la situation épidémiologique le justifie », précise la HAS.
CONTRÔLE TECHNIQUE
Les propriétaires de motos, scooters et voiturettes doivent soumettre à partir d’aujourd’hui leur véhicule à un contrôle technique, obligatoire depuis 1992 pour les voitures. Afin d’échelonner les rendez-vous chez les garagistes, les propriétaires bénéficient en fonction de la date d’immatriculation de leur véhicule d’un délai allant jusqu’en 2026. Cet élargissement du contrôle technique émane d’une directive européenne de 2014 destinée à renforcer la sécurité routière.
Une offensive inédite de l’Iran contre Israël
L’Iran a lancé une attaque directe contre Israël, qui l’a largement contrecarrée, dans la nuit de samedi à dimanche.
Jusqu’alors, les affrontements entre les deux États étaient indirects.
Que s’est-il passé entre l’Iran et Israël ce week-end ?
Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Olaf Scholz, ou encore le ministère russe des Affaires étrangères ont appelé hier et aujourd’hui à éviter l’« escalade », après l’attaque de l’Iran contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche. L’Iran a riposté après une frappe, le 1er avril, contre son consulat à Damas, en Syrie, qu’il attribue à Israël. Il a lancé des drones et missiles depuis son sol vers le sol israélien. L’armée israélienne a estimé leur nombre à environ 300 et a affirmé en avoir intercepté « 99 % », avec l’aide d’alliés. Des avions français ont procédé à des « interceptions » à la demande de la Jordanie, a déclaré ce matin Emmanuel Macron sur BFMTV. Selon lui, les Iraniens « ont répondu de manière disproportionnée ». Seuls « quelques missiles » sont tombés sur le territoire israélien, faisant un blessé et des « dommages mineurs » à l’infrastructure d’une base militaire, selon l’armée israélienne. Le président américain Joe Biden a affirmé au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, que les États-Unis ne participeraient pas à une éventuelle opération de représailles israélienne, ont déclaré des représentants américains à plusieurs agences de presse, dont l’AFP et AP.
Pourquoi est-ce une attaque inédite mais mesurée ?
C’est la première fois que l’Iran attaque directement Israël. Pour autant, « cette attaque n’est pas une surprise », explique dans Le Figaro Thierry Coville, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), un centre de réflexion. Il rappelle que le guide suprême de l’Iran, Ali Khamenei, avait clamé que l’attaque du consulat à Damas ne pouvait « pas rester impunie ». Le chef d’état-major des forces armées iraniennes, Mohammed Hossein Baqeri, a déclaré hier à la télévision iranienne considérer l’opération « terminée », mais a promis une « réponse bien plus importante » en cas de nouvelle opération d’Israël contre l’Iran. Les Iraniens « ont pris de nombreuses précautions pour que ça reste avant tout une démonstration de force », affirme dans Libération Héloïse Fayet, chercheuse à l’Institut français des relations internationales, un centre de réflexion. Il s’agit aussi d’un « message auprès des alliés régionaux de l’Iran », pour « montrer que l’Iran reste un partenaire crédible », ajoute-t-elle.
Comment se sont opposés jusqu’ici l’Iran et Israël ?
Depuis la révolution islamique iranienne de 1979, le conflit entre les deux États s’est déroulé à distance, par l’intermédiaire de groupes armés qui forment ce que l’Iran appelle l’« axe de la résistance ». Il comprend le Hezbollah au Liban, les Houthis au Yémen, le Hamas dans la bande de Gaza ou des milices pro-iraniennes en Irak et en Syrie. Le 26 décembre et le 10 avril derniers, les rebelles houthis du Yémen ont par exemple tiré des missiles et envoyé des drones vers Israël et des navires israéliens, interceptés par les armées israélienne et américaine. Cet « axe de la résistance » permet à l’Iran « de disposer d’une force de dissuasion face à un risque d’attaque sur son territoire d’Israël ou des États-Unis, le message étant que ce type d’attaque déclenchera un embrasement régional », analysait le chercheur Thierry Coville sur le site de l’Iris en novembre.
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