Chronique de Bon Papa : Cheminer vers l'Eternité
Chronique de Bon Papa : Cheminer vers l'Eternité Podcast
Consolé(e) et consoler
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Consolé(e) et consoler

Oser faire le premier pas

Bonjour à Toutes et à Tous,

Je vous rappelle l’objectif de la Chronique de Bon Papa : Cheminer vers l’Éternité, une nouvelle étape de vie à construire en se préparant soi-même ou un de ses proches à faire le grand passage vers l’Au-Delà.

En ces premiers jours de l’année 2024, nous parlerons de la consolation : celle que nous allons recevoir ou donner.

J'ai le désir d'aborder avec vous cette question tant elle est réelle dans la vie de chacun avec une grande acuité : La présence d'une souffrance, comme une épine plantée dans notre chair, et d'une soif irrésistible d'être consolé(e).

Cette épine douloureuse peut se manifester sous de multiples formes et son annonce fait l'effet d'une bombe qui implose dans notre coeur : Une maladie incurable, la perte d'un enfant, le deuil d’un être cher, un chemin inapproprié pris par un enfant, la grande vieillesse ou une douleur lancinante dans le cœur ou ailleurs …et alors notre monde se fissure et le sol se dérobe sous nos pieds.

Nous nous retrouvons seul(e) avec la dure réalité de notre fragilité. La vraie souffrance s'installe dans les plis de notre coeur et va devenir la compagne de nos journées et peut-être aussi des nuits.

Oui, me voilà seul(e), comme un oursin. Qui va vouloir et pouvoir me rejoindre et me consoler “c'est à dire m'aider à me reconstruire, à réparer mon coeur brisé, à réconcilier mon âme déchirée, à remettre debout mon corps rompu, en un mot à me rendre entier, selon l'étymologie latine consolari ”.

J'ai juste besoin de me sentir aimé(e), d'une caresse, d'un sourire, d'une écoute. Je comprends combien c'est difficile de s'approcher de moi…Je suis devenu un véritable hérisson !

Moi-même, je me sens gauche et ne sais que dire devant mon papa silencieux ou ma maman perdant la mémoire et je fuis alors qu'il suffit d'une phrase toute simple : De quoi as- tu besoin ? Allons faire des courses ensemble cet après-midi ? Veux-tu prier avec moi ? Je suis là près de toi.

Je sais, le premier pas est difficile. il consiste à s'approcher de l’autre, tout simplement… ni trop, ni trop peu, être près de lui à bonne distance…On ne sent bien qu'avec le coeur le bon espace où s'épanouit la compassion.

Encourager à choisir le joli chemisier, le bon polo, la nouvelle eau de toilette ou l'élégante chemise pour garder ou retrouver la dignité. Rester smart !

Il y a des jours où j'ai une fringale de me raconter, de faire sortir de mon coeur et de mon corps cette douleur qui m'oppresse. J'ai besoin d'une bouffée d'oxygène et d'une oreille attentive et sans jugement, même si c’est au téléphone.


Aujourd'hui, il fait beau, c'est le jour du printemps : les bourgeons apparaissent, les coqs chantent, les ânes braient, j'ai reçu un sms d'un ami, voilà des moments gais qui engendrent des mercis et de la gratitude à l'égard du Créateur, de Dieu.

Repérer et conserver précieusement ces moments quotidiens de gratitude comme des rayons de lumière qui chassent la tristesse.

Et puis la nuit, partager les moments d'insomnie avec la Sainte Vierge dans des “Je vous salue Marie”, souvenir de l'enfance pour certains, gilets de sauvetage pour les habitués. Marie était sur le Chemin de la Passion avec Jésus. Elle connait la souffrance et sait apaiser celui (celle) qui l'invoque.

On peut aussi prier avec les simples mots du Pèlerin russe répétés souvent et doucement dans son coeur : “Seigneur Jésus, fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur”.

Cet acte de foi et d'humilité apportera la paix.

Vous qui me lisez ou qui m’écoutez, rappeler-vous les conseils du renard au Petit Prince qui souhaite devenir son ami « Sois très patient, tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi, comme ça, dans l’herbe. Je te regarderai du coin de l’œil et tu ne diras rien…mais chaque jour tu pourras t’asseoir un peu plus près…Ainsi, le Petit prince apprivoisa le renard »
Ainsi vous aussi, vous pourrez consoler vos proches dans la peine, pas après pas.

Vous qui me lisez ou qui m’écoutez, rappelez-vous cette phrase de saint Paul aux habitants de Corinthe : «  … Ne perdons pas courage, et même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour …» (2 Co 4, 16). C’est l’image parfaite de l’Espérance. Je la disais souvent à ma belle mère dans nos conversations du jeudi.

A 84 ans, la souffrance des autres me fait toujours un peu peur et j’ai souvent l’envie de fuir devant celui qui ont mal. Et j’ai remarqué que lorsque je prends sur moi et que je tends la main à l’autre avec délicatesse, il est heureux de la prendre et …il se raconte.

Alors, osez faire le premier pas pour consoler celui qui a mal.

Henri Coirier
Janvier 2024

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Voici l’objectif de cette newsletter : Bâtir ma vie de 9 à 99 ans sur le thème de "Cheminer vers l’Eternité”, réflexions émaillées ponctuellement par une courte Halte spirituelle.