La Première Ligne
En ce jour international des droits des femmes, j'ai une annonce à faire...
Aujourd’hui c’est le 8 mars et donc vous devez avoir déjà reçu quinze pubs pour des aspirateurs ou vu quinze posts sur les réseaux sociaux d’entreprises qui expliquent qu’elles ont offert des fleurs à leurs employées pour leur souhaiter une bonne fête de la femme ! YAY ! Promis, ce mail ne va pas vous donner encore envie de tout cramer (comme bien 90% des choses que je vois, lis, entends sur cette journée personnellement) mais devrait vous donner un peu le sourire.
LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES BORDEL DE MERDE
J’ai une relation toxique d’amour-haine avec la journée du 8 mars. Je déteste tout le bullshit qui va avec et le fait que plein de gens, d’entreprises essaient de redorer leur blason sur une journée sans jamais rien faire le reste de l’année… Mais j’aime le fait qu’une telle journée existe (même si je préfèrerais qu’il n’y en ait pas besoin) et j’apprécie les actions portées par des personnes sincères qui essaient de faire avancer les choses…
L’année dernière j’avais publié sur mon blog un article sur cette journée et comment elle était vécue par les femmes de la tech. Je pense que c’est cet article, et comment il a été reçu, qui m’a poussée à avoir envie de faire cette newsletter… Comme quoi finalement cette journée peut avoir des impacts positifs.
Cette année, je fais la grève féministe. Et donc ne travaille pas aujourd’hui. Ca ne veut pas dire que je ne fais rien, j’endosse au contraire mon rôle de militante et j’ai une journée plutôt chargée.
La Première Ligne
Il y a plus d’un an j’ai entraîné un groupe de copines dans un projet un peu perché, la construction d’un magazine féministe qu’on a baptisé La Première Ligne. L’idée c’était de faire un magazine féministe où on pourrait toutes avoir notre voix et où on pourrait créer des éditions qui montrent la pluralité des enjeux et des sujets portés par les femmes en général, mais dans la tech en particulier.
Bon là où c’était un projet un peu perché c’est que créer un magazine et l’alimenter ça prend énormément de temps et qu’on a toutes eu une année 2023 très chaotique donc on a passé l’année à repousser la première édition et à laisser un peu le projet retomber comme un soufflé par manque de temps et d’énergie.
Et puis cet hiver j’ai relancé le projet. Et on a convenu que la première édition serait le 8 mars, quoi qu’il se passe. Pour rien vous cacher, on a passé encore la matiné à tout finaliser. Et il y a encore plein de choses à améliorer, à corriger, à changer, que ce soit sur le site ou dans les contenus.. Mais la première édition est sortie, ENFIN, et vous pouvez la trouver ici.
Time After Time
Un des gros problèmes auxquels je me confronte dans ma vie de militante (et dans ma vie tout court mais c’est un sujet pour un autre jour), c’est la gestion du temps. Créer des contenus militants, cette newsletter par exemple, demande énormément de temps et d’énergie. Bien sûr il y a le temps de la rédaction, le temps de la communication autour du projet, mais il y a aussi tout le temps de ce qui permet d’alimenter cette création : les livres lus, les articles lus, les podcasts écoutés, les films/séries vus, les discussions et les temps de réflexion et d’analyse.
En terme d’activités militantes (et donc du travail principalement gratuit), j’ai déjà énormément de choses avec lesquelles jongler : mes conférences, ma newsletter, Compositech… Ajouter un magazine féministe a été plus compliqué que ce que je pensais. A un moment, clairement, il faudra que j’accepte le fait que mes journées ne sont pas extensibles à l’infini.
Et c’est un problème que beaucoup de femmes que je connais subissent. Parce que quand on rentre dans le militantisme et qu’on essaie de faire bouger les choses, trouver l’équilibre entre réussir à avoir un impact, et ne pas y passer tout son temps, c’est très compliqué. Moi en tout cas je n’ai pas encore trouvé la formule parfaite.. Et donc je dois lâcher du lest sur certaines choses, admettre que certains projets mettront plus de temps à se mettre en place et accepter que c’est okay.
Donc je suis très fière d’avoir réussi à mener cette première édition à terme. J’ai hâte de me lancer à la préparation de la seconde édition, en espérant que les copines seront toujours partantes…