Timide reprise du spectacle vivant de musiques actuelles en France
Si un lent retour à la normale se dessine, les recettes de billetterie de 2022 devraient être inférieures de 10 % à celle de 2019. Un écart qui sera très supérieur pour les petites et moyennes jauges.
Avec 909 millions d’euros de recettes de billetterie prévues en 2022 - dont 605 millions d’euros déclarés à fin septembre, et 304 millions à venir d’ici à fin décembre -, le secteur du spectacle vivant de musiques actuelles et de variétés ne devrait connaître qu’une reprise en demi-teinte sur l’ensemble de l’année en France, projette le Centre national de la musique (CNM), qui présentait une estimation des chiffres de sa diffusion à l’occasion de la convention MaMA Event 2022 la semaine dernière à Paris.
En raison notamment des restrictions sanitaires encore en vigueur en début d’année, les recettes de billetterie de 2022 resteront inférieures de 10 % à celles de 2019, estime le CNM. Elles avaient atteint le montant record de 998 millions d’euros en 2019 - année prise comme référence parce qu’antérieure à la pandémie de Covid-19 -, après presque dix années de croissance ininterrompue. Un essor que la crise sanitaire est venu percuter, provoquant une baisse des revenus du secteur de 83 % en 2020, et de 73 % en 2021.
Un lent retour à la normale
Un retour à la normale se dessine bel et bien, avec un accroissement important de l’offre constaté aux 2ième et 3ième trimestre 2022, mais la reprise d’activité reste encore timide, en particulier pour les plus petites jauges, dans lesquelles se concentre la majorité de l’offre. La baisse des recettes de billetterie par rapport à 2019 devrait être de 38 % pour les jauges inférieures à 1000 places, détaille le CNM, et de 26 % pour les jauges de 1000 à 5000 places.
Les représentations avec des jauges supérieures à 5000 places, en revanche, devraient voir leurs recettes de billetterie croître de 19 % par rapport à 2019, “du fait de nombreuses tournées dans les stades et d’éditions records de certains festivals”. Mais si le Top 50 des festivals de 2022 présente un écart positif par rapport à 2019, “les festivals réunissant moins de 4 000 entrées payantes accusent une perte de recettes de billetterie de -39 % à -34 %”.
Des tournées importantes ont déjà été annoncées pour l’année 2023, qu’il s’agisse d’artistes français ou internationaux, ce qui devrait booster les performances du secteur, mais avec de fortes disparités entre les jauges. La profession devra également faire face à un accroissement de ses coûts, notamment énergétiques.
avec cnm.fr
Lire également :