Le parent intentionnel
#8 Comment je me suis retrouvé à crier sur mes gamins. Âmes sensibles, s'abstenir 🔞
Bienvenus dans cette édition #8 de Parentrepreneurs.
C’est le dernière news de l’année, et ça va piquer.
Sinon, depuis quelques jours, les couchers des deux sont plus faciles et les nuits ressemblent à des nuits.
Vivement que ça dure.
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Le parent intentionnel que l’on aimerait tous devenir.
C’était le thème que je voulais aborder la dernière fois.
Les petits montres enfants en avaient décidé autrement.
Alors j’avais partagé des trucs un peu mignons sur les parents cools : le vélo, les courses en ligne ...
Mais la vie de parent, ce n’est pas qu’un épanouissement permanent.
Ça tape d’autant plus quand on a la charge mentale d’être à son compte ou diriger une entreprise.
Alors attention, cette newsletter ne va pas plaire à la protection de l’enfance.
Et j’avoue que je flippe un peu à cliquer sur envoyer.
🔞, s’abstenir.
Au programme :
Comment je me suis retrouvé à crier sur mes enfants ?
Ma prise de conscience
Quelques pistes pour devenir un parent intentionnel
Comment je me suis retrouvé à crier sur mes enfants ?
Pas si facile, la vie de parents cools.
À devoir être au top tous les jours avec ses enfants, son couple, ses amis, ses parents, ses collègues et les bronchiolites.
…
Merde, j’en ai pas oublié un ?
Ah oui, soi-même. Ce truc qui passe souvent en dernier.
Alors parfois, on craque.
Une fois, puis deux, puis ça devient une habitude.
Donc oui, c’est vrai.
Ça m’est arrivé de crier fort sur mon gamin.
Genre l’engueuler et décharger mon énervement sur lui.
Voilà, c’est dit.
Alors bon, pas n’importe quand.
Sans parler d’excuse, présentons le contexte.
C’était la nuit. La nuit profonde : entre 2h et 5h du matin.
À cette époque, n°1 se réveillait en pleurant TOUTES les nuits.
On a tout tenté.
Filer un biberon tout de suite
Le laisser pleurer
Le bercer
Lui parler doucement
Chantez des chansons
Le mettre dans notre lit
Aller voir le médecin
Toutes ces tentatives se soldaient par des échecs.
Le seul truc qui (parfois) pouvait l’aider, c’était qu’on dorme dans sa chambre.
J’étais au bout du rouleau. Crevé par l’accumulation du manque de sommeil et l’énergie donnée à lancer une entreprise.
Le soir, j’avais peur de m’endormir.
Le matin, ma tête cognait la fatigue.
Je pleurais.
Et je criais.
Je suppliais à mon gamin de dormir.
Sans m’en rendre compte, j’étais rentré dans une habitude.
Une habitude par défaut.
Une nuit sur deux (on alternait avec ma femme), c’était le même scénario.
Je criais sur mon gamin.
La prise de conscience
Agathe me disait bien qu’il y avait un souci.
Je répondais :
que je pensais que c’était la seule chose dont j’étais capable, compte tenu de ma fatigue.
que j’estimais être dans mon bon droit face à ce que je considérai comme une injustice.
Je répétais en boucle : qu’avions-nous fait pour mériter ça ?
Un jour, j’ai lu par hasard un article assez long sur l’Homme intentionnel.
L’Homme intentionnel (appelons cette personne Alix), c’est celui qui prend la responsabilité de son existence, de ses pensées et de ses actions. C’est le contraire de l’Homme par défaut, celui qui agit et pense sans choisir ses actions.
A ce moment-là, j’ai eu un petit déclic.
J’ai remarqué que j’étais rentré dans un mode “par défaut”.
Dans ce mode par défaut :
je subissais les cris la nuit
je débranchais le cerveau au moment de me lever
je criais sur mon gamin pour qu’il arrête de pleurer
la vie était injuste
j’étais une victime
Le pire, c’est que croyais maitriser la situation.
Par exemple, je me rappelle me justifier en disant : “je crie pour le calmer”.
Alors bien sûr, j’étais à bout.
Je n’avais pas dormi 6h à la suite depuis 6 mois.
On était à 2, 3, 4, parfois plus de réveil la nuit.
C’était un peu comme une torture, mais la faute à personne.
Pour ne rien arranger, je donnais toute mon énergie pour lancer ma boite en journée.
Mais j’ai beau chercher des excuses, le résultat, c’est que je criais sur mon gamin.
Lui demander pardon le lendemain, c’était déjà trop tard.
Pause.
Quand j’écris tout ça, j’ai l’impression d’être un démon.
Je me sens obliger de préciser que :
je suis archi méga fan de mes gamins
je passe beaucoup de temps avec eux
je termine le boulot tous les soirs à 17h15 pour aller les chercher (Ça me coûte pour le boulot, et ça me fait plaisir en même temps pour mon équilibre #dilemnepermanent).
J’ai gardé mon premier tous les mercredi jusqu’à ses 9 mois. Un papa en 4/5ème pour s’occuper de son gamin, c’est pas courant
Rien que penser à eux me donne une énergie incroyable.
Mais la nuit, c’était le chaos.
Fin de la pause.
Si je partage cette histoire, c’est que j’ai le sentiment qu’on partage rarement ses grosses galères entre parents.
Je ne me doutais pas que ma paternité traverserait des passages aussi dur physiquement et psychologiquement.
Il n’y a qu’une seule personne avec qui je me sens à l’aise de tout dire quand je déraille avec les enfants (ma soeur).
J’aurais aimé savoir avant d’être parent à quel point avoir des enfants pouvait passer par des moments difficiles.
En collectivité, c’est plus facile d’émettre des doutes sur la précocité de notre enfant plutôt que partager nos expériences malheureuses de bébés secoués.
Résultat : on se dit qu’on est les seuls à galérer autant.
Ce texte n’est pas facile à écrire.
S’il fait écho chez certain ici, tant mieux.
Sinon, la brigade de la protection de l’enfance aura moins de taf, et tant mieux aussi.
Le parent intentionnel
Le parent intentionnel (Alix donc) c’est celui qui a conscience de ce qui est en son contrôle (choisir de crier sur son gamin) et ce qui ne l’est pas (encore une couche à changer aujourd’hui ?)
Alix est responsable de ses pensées (“quel con celui-là, il a encore renversé son verre” ou pas) et de ses actions (“crier sur son gamin” ou pas).
Pour commencer, Alix identifie les déclencheurs qui le mettent dans une situation de réaction par défaut :
les cris,
les couches à changer sans arrêt,
les jouets à ranger,
les réveils trop matinaux,
les comportements provocants,
la guerre tous les matins pour les habiller ou quand ils s’en mettent partout à table…).
Ensuite, il pourra choisir une réponse qu’il estime adaptée.
Warning : Alix, c’est un idéal à poursuivre et non un objectif à atteindre.
Pas de pression.
On a le droit de craquer.
Les parents parfaits, c’est une autre newsletter.
Le parent intentionnel craque.
Mais il arrive à s’observer pour ne pas trop s’enliser dans un craquage continu.
Comme crier sur son gamin toutes les nuits.
Garder Alix en tête, ça m’aide pour garder un cap.
Ceci étant dit, comment tendre un peu chaque jour en direction du papa intentionnel que j’aimerais être ?
Quelques pistes que je me suis écrit pour moi-même :
arrêter de crier sur mon gamin la nuit MAIS accepter cette situation, préparer un matelas de secours au cas où, et s’autoriser à arriver plus tard au boulot si besoin.
éloigner mon téléphone quand je suis avec les gamins (je vous prépare un gros sujet là-dessus pour la rentrée)
sourire en coin quand j’ai du c*c* sur les doigts au moment de changer les gamins le matin, à 30 minutes d’un RDV hyper important
sourire en coin quand mon pied écrase le pain mouillé coincé bien au fond de ma chaussure.
L’équilibre est chaud à trouver.
Il se frotte à d’autres réalités immédiates, comme :
la relation avec le conjoint
les principes éducatifs
Mais avant tout ça, il y a Alix.
Ou comment j’observe mes réactions par défaut.
Pour devenir un peu plus acteur de ma paternité.
Il m’a fait prendre conscience de la vie que mènent majorité des hommes (dont moi à l’époque), comment ils agissent et pourquoi il faut s’éloigner de certaines manières de penser et de vivre.
Parmi ces problèmes communs aux hommes :
Etre avare avec son argent mais offrir son temps au premier venu
Désirer des choses qui nous rendent anxieux avant de les obtenir
Poursuivre des quêtes ne nous rendant nullement heureux une fois réalisée
Avoir peur de mourir et espérer plus de temps “de vie” alors qu’ils ne “savent pas vivre” et user du temps généreux déjà disponible.
Il examina avec soin l’ensemble de sa vie passée et actuelle. Il rentra dans une phase introspective où il jugea l’ensemble de ses actions et de ses pensées passées et présentes.
“Une vie sans examen ne mérite d’être vécue” aurait dit Socrate.
Il n’a jamais “lu” Socrate mais il comprit dans sa chair à quel point cette citation était juste.
Pendant cet examen de soi, Achille comprit qu’il devait changer beaucoup de choses dans sa vie.
À commencer par son rapport à la responsabilité.
Désolé, j’ai été long.
J’écris depuis 2h.
J’espère que ça vous plait.
Si oui, faites-moi plaisir : partagez❤️
A dans 3 semaines.
arrêter de crier sur mon gamin tout court, et me remettre en question à froid quand j’observe que c’est une décharge sur lui (Alix, tu cries quand même sur tes gamins ?)
Vraiment, je ne te comprends pas, moi je ne crie jamais sur mes enfants, ils ne m’énervent jamais et ils obéissent toujours^^