👁🗨 Jour J, compte à rebours : La CIA aurait comploté pour tuer Assange - Part. 1*
Une série de 10 épisodes précédant une audience cruciale qui pourrait être le dernier espoir de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, d'éviter l'extradition vers les États-Unis.
👁🗨 Jour J, compte à rebours : La CIA aurait comploté pour tuer Assange - Part. 1*
Par Kevin Gosztola, le 10 février 2024
Note de la rédaction : À l'approche d'une audience majeure devant la Haute Cour de justice britannique les 20 et 21 février, la série “Compte à rebours jusqu'au jour J” mettra en lumière des aspects clés de la demande du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, de faire appel de son extradition vers les États-Unis.
L'extradition devrait être bloquée en raison de la volonté démontrée de la CIA d'enlever, d'empoisonner ou de tuer le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, alors qu'il bénéficiait de l'asile politique dans l'ambassade de l'Équateur à Londres.
Selon l'équipe juridique de Julian Assange, l'extradition porterait atteinte à son droit à la vie et à celui de ne pas être soumis à la torture ou à des peines ou traitements inhumains ou dégradants, conformément à la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH).
En septembre 2021, Yahoo News a publié une enquête
“basée sur des conversations avec plus de 30 anciens fonctionnaires américains, dont huit ont décrit les détails des propositions de la CIA pour enlever Assange”.
Le directeur de la CIA, Mike Pompeo, aurait “défendu” des propositions visant à enlever Assange après que WikiLeaks a publié les documents de “Vault 7” en 2017. Pompeo était favorable à une opération de restitution qui impliquerait de s'introduire dans l'ambassade de l'Équateur pour en faire sortir Assange et l'amener aux États-Unis “via un pays tiers”.
“Une version moins extrême de la proposition impliquait que des agents américains extraient Assange de l'ambassade et le remettent aux autorités britanniques”, a ajouté Yahoo News.
UC Global, une société de sécurité espagnole, a espionné M. Assange alors qu'il se trouvait à l'ambassade, avec le soutien présumé de la CIA. L'ordinateur portable utilisé par le responsable d'UC Global, David Morales, contenait un dossier portant la mention “CIA”.
“Le nom “CIA” apparaît plusieurs fois sur un disque dur externe de marque Western Digital, sur lequel David Morales conservait les projets et les opérations que son entreprise - UC Global, S.L. - était chargée de mener à bien”, a également rapporté le journal espagnol El País.
Au cours d'une audience qui a duré un mois en septembre 2020, deux collaborateurs d'UC Global ont témoigné en faveur de la défense d'Assange contre l'extradition. Le “témoin n° 2”, comme il a été nommé, a affirmé que Morales avait proposé de laisser la porte de l'ambassade ouverte. Cet acte serait considéré comme une “erreur accidentelle”, permettant ainsi de kidnapper M. Assange.
Les “contacts de Morales aux États-Unis” ont également discuté de l'empoisonnement d'Assange, selon le "témoin n° 2".
Selon Yahoo News, plusieurs “hauts responsables” de la CIA et de l'administration du président Donald Trump ont sollicité des “croquis” ou des “options” pour tuer Assange. Des discussions sur l'assassinat du fondateur de WikiLeaks ont eu lieu “au plus haut niveau”, et un ancien haut responsable du contre-espionnage a déclaré : “De toute évidence, il n'y avait plus de limites.”
Sous la présidence de Barack Obama, le ministère de la justice a refusé d'engager des poursuites au titre de l'Espionage Act. Mais les tractations de la CIA visant à placer Assange sur un vol de restitution ont semé la panique parmi les hauts fonctionnaires du ministère de la justice. Aucune procédure d'inculpation n'était engagée officiellement, et si M. Assange était enlevé, il n'y aurait “aucune base juridique pour le traduire en justice aux États-Unis”.
Les procureurs ont accéléré le processus d'inculpation et, en décembre 2017, au cours de la première année de la présidence de Trump, le ministère de la Justice a présenté un acte d'accusation confidentiel.
Il y a plus de cinquante ans, la CIA a compromis de la même manière les poursuites engagées par le ministère de la justice au titre de l'Espionage Act contre le lanceur d'alerte des Pentagon Papers, Daniel Ellsberg.
Une unité clandestine connue sous le nom de “White House Plumbers” [les plombiers de la Maison Blanche] s'est introduite dans le cabinet du psychiatre d'Ellsberg en septembre 1971. Ellsberg a également écrit dans ses mémoires “Secrets” qu'une douzaine d'agents de la CIA, dont l'agent d'origine cubaine Bernard Barker, ont été envoyés de Miami dans le but de l'attaquer et lui briser les deux jambes lors d'un rassemblement au Capitole le 3 mai 1972.
L'affaire Ellsberg a été classée sans suite le 11 mai 1973, et le juge William Byrne a déclaré que “l'ensemble des circonstances” avait heurté son “sens de la justice”.
“Ces événements sidérants ont irrémédiablement affecté le déroulement de cette affaire”, a ajouté le juge Byrne.
Les juges de la High Court britannique devraient questionner le Crown Prosecution Service, qui poursuit l'extradition au nom du gouvernement américain. Ils devraient interroger les procureurs de la Couronne : si les allégations à l'encontre de la CIA sont vraies, comment l'affaire peut-elle être instruite ?
Sur cette seule considération, la cour d'appel pourrait accorder une audience d'appel approfondie et renverser la décision d'extradition.
* Part. 2 :
https://thedissenter.org/countdown-day-x-cia-alllegedly-plotted-kill-assange/