👋🏻 Hei !
Sali-salut les What-Supilamis ! Alors il y a deux semaines dans la newsletter n°6 je vous proposais une devinette de force 17 sur l’échelle de Richter de la devinette, c’est-à-dire une devinette somme toute de force moyenne puisque comme tout un chacun le sait, l’échelle de Richter de la devinette ne monte qu’à 28. Bref je vous demandais « où c’est-que-je-suis ? ». La réponse en image.
J’étais donc à Porto pour 2 jours de conférences consacrées à la culture de la recherche et à l’intégrité scientifique. C’était organisé par le réseau des professionnel·les du doctorat, très poétiquement nommé PRIDE (#proudtobePRIDE) (#truestory). C’était essentiellement sympa pour 3 raisons : c’était à Porto et y avait du porto. La 3ème raison c’était quand même que c’était intéressant : on a discuté des problématiques rencontrées par les chercheuses et chercheurs (la charge de travail, les problèmes de santé mentale, d’évaluation de la recherche, les tabous, etc.). Évidemment le but de ces conférences n’est pas de trouver une solution à tous ces problèmes, mais les connaître est la première étape évidente. Bref, c’était cool. Et aussi, y avait du porto.
(attentionbuvezdefaçonresponsableboireetconduireilfautchoisirlesavoirsedégusteavecsagesse)
🎓 La chanson du jour
Hé oui on est comme ça dans What-Sup, ça chante, ça danse, c’est la gaudriole assurée sur les internets ! Cette semaine je vous propose donc d’écouter « Le Minotaure » et son merveilleux sous-titre qui donne le ton : « Finir sa thèse ». J’aime bien cette chanson parce qu’elle est mi-gênante mi-notaure (haha). Non sérieusement, si vous aimez les rimes en « -èse » (voire en « -aise ») alors vous aimerez cette chanson. Et si vous avez besoin d’une petite « motivational song » alors passez directement à 3:55. Si vous préférez écouter Blink 182 ou Rihanna, passez directement à la rubrique suivante de cette newsletter.
📖 Ressource of ze week
Aujourd’hui, comme je suis une personne imprévisible et extrêmement créative, j’ai décidé de vous présenter la ressource du jour sous forme d’une pub fictive.
ACTION
(Images en noir et blanc) Avant, ma vie était nulle car je ne savais pas où trouver les informations concernant mon début de thèse.
(Images en couleurs chatoyantes) Mais maintenant, grâce au PhD Welcome Pack, tout va mieux et je sais où trouver des infos générales sur les premières étapes du doctorat, sur les compétences doctorales, sur les droits et devoirs des doctorant·es, sur les opportunités d’emploi après la thèse et j’en passe et des meilleures ! Hihi, le PhD Welcome Pack, c’est de la dynamique !
Bon je vais pas vous mentir, je suis pas encore tout à fait sûre du slogan (ça me fait penser à quelque chose…… mais à quoi ???.....), mais toujours est-il que la ressource du jour est vraiment un must ! Développé par l’ensemble des universités en Fédération Wallonie-Bruxelles, le PhD Welcome Pack est divisé en fiches et est une mine d’informations sur le doctorat. Certaines fiches (mandat d’assistant·e, droits et devoirs, cadre légal) sont spécifiques à la Belgique francophone, mais le reste est vraiment utile pour tout le monde. On y trouve des infos sur la façon de faire connaître ses recherches, sur la rédaction de la thèse, sur les difficultés doctorales : bref qu’est-ce que vous faites sur cette newsletter alors que vous pourriez être en train de lire de PhD Welcome Pack (non je déconne restez jusqu’au bout, promis, ça va être bien).
🤝 Meet the doc
Aujourd’hui, on continue encore et toujours à rencontrer virtuellement des gens qui sont grosso modo : mes collègues. J’aime les gens avec qui je travaille que voulez-vous. Et surtout je peux les contraindre à me donner des infos en les menaçant de ne pas aller leur chercher à manger le midi. Cette semaine, j’ai été fort loin pour ce témoignage, puisque j’ai traversé le long et lugubre couloir qui sépare mon bureau de celui d’Élise Rezsöhazy à l’Administration de la Recherche de l’UCLouvain.
Élise Rezsöhazy aime beaucoup manger et nous narguer avec des photos de pâtisserie, mais on n’est pas là pour ça. C’est du sérieux ici. Élise détient un doctorat en Histoire contemporaine, et si j’étais mauvaise je dirais que bon voilà, il en faut pour tous les goûts alors que tout le monde sait bien que la meilleure période est – et de très loin – le Moyen Âge. Mais je ne suis pas mauvaise donc je vais dire que c’est super même si je n’en pense pas un mot. Élise a donc soutenu tout pile avant la fin du monde (le 6 mars 2020) sa thèse consacrée aux polices secrètes allemandes derrière le front Ouest (1914–1918). Élise a ensuite enchainé sur un projet de recherche au CegeSoma (Centre d'Etude Guerre et Société – Archives de l’État), pour lequel elle a dressé le portrait des collaborateurs fusillés durant la seconde guerre mondiale. Bonne ambiance mais encore une fois, il en faut pour tous les goûts qui suis-je pour juger. Elle est ensuite, alléluia, arrivée comme conseillère scientifique à la valorisation de la recherche en sciences humaines et sociales (dans le jargon les gens comme elle, on les appelle « les valo ») (true story). En clair et sous-titré, elle accompagne les chercheuses et chercheurs qui désirent mener une recherche plus appliquée, dont l’objectif est d’avoir un impact socio-économique, dans laquelle un transfert de connaissances est effectué. Autrement dit, elle connecte la recherche et la société pour qu’elles puissent s’enrichir mutuellement. Et ça c’est si bô que ça me donnerait presque envie de verser une larme si j’étais dotée d’une quelconque sensibilité.
Il est évident que le doctorat est une plus-value dans cette fonction : connaissance du monde de la recherche, rigueur, démarche scientifiques, excellentes capacités de gestion et d’organisation. En bref, Élise la valo est réglo !
🔢 Le pavé dans la mare du jour
Vous savez quoi aujourd’hui je dénonce. Je suis comme ça moi, je pars au quart de tour, bim bam boum, je suis CASH et je dénonce. La semaine passée, je vous partageais une vidéo de la PhD Channel où Claire Rommelaere parlait d’une période de « deuil » qui pouvait se manifester au cours de la thèse. Et ça m’a vachement parlé. J’en ai d’ailleurs fait un article sur le blog en 2020 que j’ai sans demi-mesure intitulé “Comment ma thèse a ruiné ma passion pour l’Histoire”. J’y expliquais que « j’ai mis beaucoup de temps à comprendre que mon mal-être durant ma thèse était dû au fait que la flamme que j’avais pour le Moyen Âge (NDLR* : j’ai fait une thèse en Histoire médiévale) était en train de s’éteindre petit à petit. Je n’étais plus motivée pour travailler là-dessus, j’étais en train de perdre mon feu sacré. Quand j’ai compris ça, j’ai encore eu besoin d’un sacré bout de temps pour l’accepter, c’était une forme de deuil : ma passion pour l’histoire faisait partie de mon identité, c’est quelque chose qui m’a toujours caractérisée, et j’étais en train de perdre ça. C’est ce qui a été le plus dur et qui a été presque impossible à gérer durant la thèse ».
On parle souvent des problèmes de santé mentale liés à la charge de travail, aux relations difficiles avec les promoteurs et promotrices, au stress relatif à la pression à publier mais on parle rarement de ce que cette culture délétère de la recherche peut faire à des chercheurs et chercheuses initialement passionné·es : une réelle transformation dans son rapport à soi. À méditer ………………………………
*Est-ce qu’on n’adore pas que je fasse des « notes de la rédaction » dans ma propre rédaction svp ???
Toi t'es CASH!